A Nivelles, le Divino Gusto est sans doute l'une des meilleures adresses gastronomiques de la ville. A tel point que sa renommée dépasse largement les frontières de la cité aclote et même du Brabant wallon. Orné d'un Bib gourmand depuis 2013, d'un 13/20 au Gault&Millau, le Divino Gusto est, hors période de confinement, une adresse très prisée pour la cuisine de son chef Amine Mechmech mais aussi pour le service en salle et les conseils de sommelier avisé de Gaëtan Poels.
Alors confinement oblige, depuis quelques semaines, le Divino Gusto a rallumé les fourneaux pour servir ses clients en version traiteur. Un seul menu, une formule entrée+plat+dessert, à 40 euros. Au niveau de la réservation, c'est super simple: un mail ou un message via Facebook pour passer commande. En retour, un numéro de commande et une heure pour venir la retirer le jour J, en totale sécurité, et dans le respect des règles de distanciation sociale.
Un menu simple mais efficace
Alors ce menu justement. En entrée, le chef proposait une crème brûlée au foie gras avec, en accompagnement, un condiment de betterave et truite fumée. Le mélange des saveurs pouvait a priori paraître audacieux mais l'équilibre de la crème brûlée au foie gras était juste parfait. Quant au condiment, je craignais un peu le côté terreux de la betterave mais il était habilement contrebalancé par le fumé de la truite. Au final, une belle émotion gustative juste tempérée il faut bien le dire, par la taille de la portion de crème brûlée. Pour moi, il y avait un demi centimètre d'épaisseur en trop pour la crème qui pouvait devenir, malgré sa finesse, un peu écoeurante en fin d'assiette.
En plat, nous avons eu droit à un filet mignon de porc du Cantal. A priori, je ne suis pas fan de porc. Je ne sais pas trop pourquoi. Sans doute, un traumatisme qui remonte à l'enfance et à l'obligation de manger une côtelette toute sèche que ne sauvait pas la purée aux carottes qui l'accompagnait. Bref, le porc n'est habituellement pas le genre de viande qui me provoque une quelconque émotion gustative. Depuis ce 1er mai 2020, j'ai changé d'avis. La cuisson du porc, juste rosé, était en tout point parfaite et les tranches de filet mignon fondante à souhait. Le jus à la moutarde à l'ancienne était parfaitement équilibré et apportait un coup de fouet à l'assiette. Quant à cette mousseline de céleri-rave, sans mentir, je n'en ai jamais mangé d'aussi bonne. Il y en aurait eu un peu plus... je n'aurais pas dit non.
En dessert, le tiramisu aux fraises était généreux et très gourmand. Rien de spectaculaire en soi, si ce n'est cette pointe de menthe et de basilic en fin de bouche qui apportait un peu de fraîcheur bienvenue. Comme pour l'entrée, la portion était vraiment, mais vraiment très généreuse. Petits appétits s'abstenir... ;-)
Un accord mets-vins les yeux fermés
C'est l'une des spécialités du Divino Gusto. Pour ceux qui ont déjà eu l'occasion d'y manger, Gaëtan Poels, plusieurs fois primé meilleur sommelier du Brabant wallon, se livre à chaque service à un véritable ballet, virevoltant de table en table pour présenter, expliquer, servir chaque verre de vin avec la même passion. Et bien, en traiteur, même si on n'a pas la même magie qu'au restaurant, le sommelier propose également ses accords mets-vins. Un blanc et un rouge pour 10 euros la bouteille. Dommage de s'en priver. Je n'ai donc pas hésité.
Le chardonnay chilien de la maison Aromo était surprenant de puissance. De quoi s'équilibrer fort justement avec les saveurs très fortes de la crème au foie gras, de la betterave et de la truite fumée. L'association a fonctionné à merveille et a permis de faire oublier agréablement ce petit côté écoeurant dont je parlais plus haut.
En rouge, c'était un vin portugais, un vin du Dao pour être précis. Le Dao est une région située plutôt dans le nord du Portugal. Personnellement, j'ai une préférence, voire une adoration pour les vins de l'Alentejo (région du centre) longtemps considérés, souvent à raison d'ailleurs, comme de simples vins de tables. Depuis quelques années, cette région s'est heureusement éveillée aux crus de qualité. Bref, ce vin du Dao de fort bonne facture s'associait parfaitement avec les notes moutardées et presque fumées du porc.
Si vous n'avez jamais osé le pari d'un accord mets-vins au restaurant, tentez donc cette expérience du Divino Gusto en traiteur c'est juste... divin.
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